Dans un contexte mondial de plus en plus difficile, l'Artiste Maxine cherche avant tout à représenter et à exprimer la liberté.
Sous une influence marquée par les années 80, le hip-hop, le rap, la danse de rue, le skate etc… autant d'éléments culturels qui symbolisent une mouvance des corps et une envie de liberté, l'artiste créée des figures animées, dont elle ne dévoile rien d'autre que leurs silhouettes.
Les silhouettes dansantes semblent nues, sans genre, sans classe, sans étiquette, il n'est pas question de savoir qui elles sont, ni d'où elles viennent. Elles traitent uniquement de la liberté et de l'amour et permettent surtout de symboliser l'Universalité.
Maxine est Née à Aix en Provence en 1990.
Passionnée depuis son plus jeune âge par les arts, elle étudie l'histoire de l'art et la philosophie avant de commencer un Master en Communication Visuelle en 2008 duquel elle sortira Diplômée en tant que Directrice Artistique en Juin 2013.
Maxine développe en à la suite de ses études, Natch Studio, studio de graphisme et d'identité visuelle, et elle exercera à Bali et Singapour jusqu'en 2017.
Au retour de son voyage aussi formateur que révélateur, l'artiste fonde Natch Artwork et se choisit de se consacrer pleinement à son Art et à la création.
Son nom d'artiste deviendra Maxine ArtWork, en 2022. Un changement identitaire en hommage au prénom que l'artiste aurait dû porter si la mairie, à sa naissance, ne l’avait pas pas jugé trop masculin.
Basée aujourd'hui à Lacanau, Maxine dispose d'un Atelier personnel aménagé dans une dépendance de son domicile personnel, non loin du lac.
Le calme du cadre lui permet de créer et de se ressourcer au besoin, le tout à proximité de la ville pour profiter des activités culturelles et des opportunités artistiques.
L'artiste connaît très jeune une attirance particulière pour l'Art en général. C'est à la suite d'une visite au Louvre à l'adolescence, que l'attirance devint une évidence pour la jeune artiste qui fut prise de passion pour Rodin, Ingres et Vélasquez.
A partir de là, elle se formera en auto-didacte grâce aux dessins de nus au fusain ainsi qu'aux reproductions d'oeuvres phares de l'histoire de l'art. Pour l'anecdote, deux de ses reproductions d'Ingres (« Le bain turc » et « La grande baigneuse ») furent achetées par sa professeur d'Arts Plastiques de l'époque.
Au moment de choisir ses études, Maxine, pour qui le métier d'Artiste n'apparaissait pas encore comme suffisamment stable, choisit d'allier l'artistique au commercial en étudiant la communication visuelle. Même si au fond d'elle, elle n'est pas entièrement comblée par ce compromis.
M. : "Bonjour Maxine, comment te définirais-tu en bref ?, Ta personnalité, ce qui ressort de toi dans ton art etc..."
Je dirais que le premier trait qui me vient c'est l'indépendance. Je suis quelqu'un qui fonctionne beaucoup plus à l'instinct que de facon pragmatique en général. Je suis quelqu'un de créative, car la créativité et une chose dans laquelle je me suis toujours réfugiée. Aussi, j'aime quand la franchise, simplicité et la clareté et je pense que cela ressort dans mon art également.
Après la pugnacité me définit pas mal également, quand j'ai une idée quelque part je ne l'ai pas ailleurs et j'ai tendance à tout faire pour aller jusqu'au bout de mes projets.
Concernant le travail, je pense que ce qui ressort le plus c'est mon besoin d'affranchissement en réponse à une sensation d'étouffement et d'oppression ressentie plus jeune. Cela m'a donné le besoin de parler de la vie et de ce qu'elle a de plus beau à offrir. La vie c'est un mouvement permanent dans laquelle il faut toujours savoir s'adapter, c'est une réécriture constante. Et ce mouvement, cette envie de vivre, se voit bien dans mes peintures je pense. De même que le besoin d'ascension, avec des figures qui ont tendance à toujours monter vers le haut.
La transcendance, des moments difficiles pour les transformer en quelque chose de beau etc, Ça fait entièrement partie de mon travail quelques soient les toiles, quelques soient les gravures. C'est vraiment en réponse à mon histoire et ça ressortira toujours.
Je me suis parfois trouvée dans des moments où je ne trouvais tellement pas de sens à la vie que j'en suis venue à la conclusion que la meilleure chose que l'humain pouvait faire c'était d'aimer et de profiter un maximum sans se poser de question. Il y a t'il vraiment quelque chose à comprendre finalement ?
On retrouve tout ça dans mon travail, beaucoup de paradoxe aussi car on le retrouve dans absolument tout de la vie. J'aime poser des dualités, des questions ouvertes sur le sens de mes oeuvres.
Attention, a travers mon discours "fleur bleue" je ne dis pas que tout est beau et tout est gentil évidemment. La vie est difficile, mais je n'ai pas envie de parler de ça dans mon travail car je trouve aussi qu'on a assez de nouvelles négatives autour de nous, cependant, c'est aussi présent dans mes oeuvres, je fais toujours un petit rappel à tout ça et c'est ce qui crée justement cette ambivalence.
Au début de ma carrière artistique, je cherchais de quoi j'avais envie de parler et j'ai essayé de faire des œuvres critiques. Mais ça ne m'apportait pas de satisfaction personnelle.

M. : "Comment décrirais-tu ton travail ?"
Mon travail est avant tout inspiré par le mouvement, la danse, le nu classique.
On peut y voir des silhouettes qui sont assez androgynes : il n'est pas toujours évident de reconnaître si c'est un homme et ou femme.
Ces silhouettes sont dansantes, flottantes et dans une dynamique qui est souvent ascendante et elles viennent jouer avec un travail de ligne, un travail de figuration libre qui est la pour raconter des histoires ou plutôt pour poser des questions.Jedirais que les notions qui reviennent systématiquement sont la notion d'affranchissement, de liberté et de prise de possession de soi.En dessinant des silhouettes, j'essaye de parler d'universalité et je pense que finalement c'est une invitation à la tolérance. Si je devais catégoriser mon style, je dirais qu'il est à la jonction entre l'abstrait, le figuratif, la figuration libre, le graphisme et un peu le street art dans les inspirations principalement.
M. : "Quels sentiments ou émotions souhaites-tu transmettre dans tes oeuvres ?"
Il y a l'amour toujours l'amour, la liberté, l'affranchissement. En réalité mon travail parle de la complexité des rapports humaines, du paradoxe que personnellement j'observe de manière quasi-systématique dans nos attitudes.
Et ça vient en réponse, comme je le disais plus tôt, à un contexte familial difficile et des difficultés sociales : l'enfance et l'adolescence ont été source de questionnement profond. Je ne comprenais rien aux comportements humains.
Ces questions deviennent omniprésentes dans mon travail sur nos relations, nos attitudes, le sens de la vie en général, mais toujours avec un angle ouvert où j'essaye d'amener des émotions agréables et un sentiment de tolérance envers soi et envers les autres.

M. : "Dans l'Histoire de l’art, quelles oeuvres/artistes te correspondent le plus selon toi ?"
Concernant mes influences dans l'histoire de l'art je pense qu'il y a vraiment deux courants principaux : le premier c'est le XIXème siècle, avec le néo-classicisme et le réalisme notamment, je pense particulièrement à Jean-Auguste Dominique Ingres, et à Auguste Rodin.
Ingres m'a influencé par le réalisme et la puissance des ambiances. Rodin quant à lui c'est vraiment la sculpture du "Baiser" qui m'a beaucoup touchée.
Pour l'anecdote, je l'ai vu pour la première fois au Louvre, j'arrivais à Paris, je ne connaissais pas, j'étais très stressée par la foule et quand je me suis retrouvée face à cette sculpture, je n'étais pas dans une super énergie. Pourtant le temps s'est littéralement arrêté et l'amour infini qui se dégageait de cette sculpture m'a vraiment énormément troublée.
L'autre partie l'histoire de l'art qui m'inspire c'est toute la création artistique des années 1980. Avec la naissance des arts de rue (skateboard, hip-hop...) et notamment de deux artistes très connus qui sont Jean-Michel Basquiat et Keith Haring.Ils m'ont énormément inspirés dans la manière dont ils parvenaient à faire une réponse directe à un contexte historique, à raconter des histoires, en utilisant finalement des techniques et des lignes "enfantines", simples, voir un aspect un peu primitif.
Et j'admire le fait de réussir à faire quelque chose de vraiment très profond, avec du simple. Tout cela me parle et m'influence beaucoup encore aujourd'hui dans mon travail.
M. : "As- tu un processus de création ?"
En effet j'ai un schéma assez répétitif : quand je réfléchis à ma prochaine composition, je le fais souvent en phase de pré-sommeil, donc ça m'arrive de faire des siestes dans la journée exprès pour réussir à atteindre cette état de conscience un tout petit peu modifié où j'ai beaucoup plus d'inspiration et d'idées de formes, de compositions, de choix de couleurs...
Si j'arrive à m'en souvenir, je le retranscrit sur mon carnet de croquis, je mélange ça à des travaux de recherche que j'aurai pu faire auparavant, par exemple ou je prends des feutres pendant 1/4 d'heure, je ne réfléchis pas trop et je fais mon travail de recherche.
Ensuite de tout cela je dégage une composition que j'essaye de rendre plus travaillée, plus harmonieuse qui me servira de guide. Une fois que je rend la composition sur la toile j'ai ensuite la volonté de me dégager le plus rapidement de ce travail maitrisé pour aller sur quelque chose de beaucoup instinctif.
M. : "Quelles techniques affectionnes-tu ?"
Je dis toujours que je suis incapable de suivre une recette de cuisine. Donc il faut vite queje sois dans le processus de création. Ce que j'aime c'est faire en fonction de mon feeling.
Parfois j'ai besoin de travailler dans le détail et la concentration, ce qui est indispensable pour la gravure par exemple. C'est important d'avoir ces phases qui me canalisent. Au même titre que parfois j'ai envie de craquer et de jeter mon pot de peinture sur la toile, pour ensuite revenir sur un travail au trait qui demande du repassage, et donc je reviens sur le côté un peu plus méditatif de la peinture. Je me rend compte que ça fluctue beaucoup, au même titre que les émotions et les énergies qui me traversent.
Mon processus de travail est à l'image que j'ai de la vie, j'aime tout faire, et tout est bon à essayer.

M. : "Quelles sont tes couleurs dominantes ?"
Mes couleurs dominantes sont principalement le bleu et le noir. Le noir à la base, car le côté brut m'attirais énormément, je pense qu'au départ dans mon processus, j'avais cette envie de dire beaucoup avec très peu. Et donc les silhouettes très simplifiées noires représentaient vraiment un challenge pour moi en terme de construction pour le récit.
Dans l'esthétique également, je suis très attirée par les oeuvres très brutes et donc généralement noires.Pour ce qui est du bleu, c'est une couleur qui me fascine et je pense que cette couleur fascine énormément d'artistes.Je travaille parfois d'autre coloris mais je ne me sens pas dans ma zone de confort. Paradoxalement dans le graphisme, je peux travailler avec beaucoup de couleurs et ça ne me gêne pas, je suis même à l'aise avec ça.
M. : "Quels sont tes outils et matériaux préférés ?"
J'adore peindre au pinceau. Je me suis également beaucoup essayé au spray, mais je préfère le pinceau, pour le travail de la matière. Parfois je peins même directement avec les doigts pour cette connexion à la matière. C'est pour ça aussi que dans un second temps, je me suis remise à la céramique.
La gestuelle est très importante pour moi, c'est pour cela que j'affectionne les grands formats. La danse prend beaucoup de place dans mon travail, j'adore danser et peindre en mouvement permet une expression des plus totale.

M. : "Qu'est ce l'art pour toi et plus précisément l'art contemporain? Quelle est la mission des artistes ?"
L'art est une question à laquelle j'ai longtemps essayé de répondre. La réponse que je me suis faite c'est "Essayer de provoquer quelque chose pour quelqu'un qui regarde".
D'ailleurs je pense que tu n'essayes pas, tu fais et puis ça déclenche quelque chose ou pas. L'art pictural, je le compare beaucoup à la musique et j'espère que mon travail provoque la même chose que lorsque l'on se sent pas très bien et que l'on écoute une super musique qui a le pouvoir de nous rebooster. C'est peut-être la mission des artistes, en tout cas, pour ma part, c'est mon seul objectif.
M. : "Quelles sont tes aspirations/projets futurs ?"
Ce qui me fait le plus rêver c'est de pouvoir vivre sereinement et de continuer à gagner suffisamment pour continuer à faire ce que je fais.
Ensuite j'ai énormément d'idées... J'aimerais travailler avec des danseurs, j'aimerais travailler avec des stylistes, ne jamais entrer dans une case c'est vraiment la dernière des choses qui m'attire.
Et en terme de projet artistique, j'aimerais vraiment réussir à franchir les barrières et à faire tout ce qui me passe par la tête. À suivre donc...
Instagram : @maxineartwork
Site Web : www.maxineartwork.com
© TheArtLight - Manon Gauthier